• Faire le deuil (de sa fertilité)

    Un deuil, qu'il soit psychologique, social ou physique (rupture, décès, licenciement, problèmes de santé) passe par sept étapes... celles ci ne se passent pas nécessairement dans la chronologie ci dessous (certains pouvant sauter une étape pour y revenir un peu plus tard) mais elles sont toutes vécues. (Poupette est passée par ces étapes entre la fin de la stimulation simple en septembre 2012 et mars 2013, il lui aura fallu 6 mois pour réussir à vivre sereinement son infertilité)

    Vous trouverez en exemple (et en italique ) le ressenti de Poupette à chaque phase.

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    1 – Choc et déni

    A ce stade, la personne souffre d’un choc à l’annonce de la "perte"
    Le choc est une étape légitime de défense de l’esprit pour une situation qu’elle pense ne pas pouvoir gérer. La réaction est souvent la négation des faits qui se sont réellement produits.
    La personne en deuil pense qu’elle rêve et refuse d’accepter la situation causant cette insupportable douleur.

    La durée de temps de cette étape ne peut pas être déterminée.
    Même des tâches simples et les décisions de bases ne peuvent plus être effectuées par une personne en état de choc.

     Ex : Poupette refuse d'admettre qu'elle est infertile "inexpliquée",  qu'elle n'y arrive pas alors qu'il n'y a pas d'explication, qu'elle a besoin de la science pour l'aider là ou tant de personnes s'en sortent sans difficultés (d'autres parvenant même à tomber enceintes malgré leur moyen de contraception) ou voir même d'autres couples qui ne voulaient pas d'enfants en avoir quand même...

     

    2 – La douleur et la culpabilité

    A ce stade, la personne endeuillée se rend compte que la perte est bien réelle.

    C’est l’étape la plus chaotique et effrayante de douleur. Beaucoup de gens compensent avec de l’alcool et des médications.
    D’intenses sentiments de culpabilité et de remords sont expérimentés en raison des mauvaises choses qui ont pu être faites qui semblent avoir conduit à cette perte irréversible. La douleur pousse parfois la personne endeuillée à se sentir coupables et se considèrent comme responsable de la perte.

    Ex : moment vécu aux annonces de grossesse de l'entourage (amis et famille), Poupette a mal et se sent coupable de ne pas réussir à faire ce cadeau de la vie à Mister, à ne pas lui donner la chance d'être père alors qu'il le mérite tellement, c'est de sa faute et la culpabilité la ronge encore plus 

     

    3 – Colère

    A ce stade du deuil, la personne peut  se mettre en colère à cause de l’injustice ressentie de ce qui lui est arrivé. Il peut aussi choisir inconsciemment de dévier cette colère sur une personne désignée comme responsable de la perte.
    Une bonne gestion de la colère est indispensable à ce stade du deuil.

    Ex : Poupette en veut à la nature, soit disant bien faite, cette nature qui est contre elle, qui ne veut pas la laisser être mère, cette nature qui laisse des parents alcooliques, drogués (futures mères qui continuent de boire ou de se piquer comme elle en a connue plus jeune) devenir parents, qui laisse des enfants mourir sous les coups, les violences et encore pire : les incestes... Poupette est en colère contre la nature et contre elle même, contre son corps !

     

    4 – Marchandage

    A ce stade, la personne en deuil se sent frustrée et peut même commencer à blâmer les autres pour la perte subie.
    Bien que cette responsabilité ne soit pas juste, la personne en souffrance n’est pas en état de le comprendre et d’accepter cette réalité.
    Commence alors une sorte de négociation de la perte et une tentative pour trouver les moyens par lesquels inverser cette situation et la compenser.
    Cette étape est appelée la négociation.

    Ex : Poupette a tenté les régimes soit disant hyper fertiles, a promis de prendre soin de son corps s'il voulait bien l'écouter, elle a banni ce qui était un frein à sa fertilité. Puis est venue la consultation des magnétiseurs et de leurs "remèdes miracles", elle a même consulté une acuponctrice qui lui demandait 300euros mais qui garantissait une réussite de grossesse rapide (attention : les spécialistes font du bien mais seulement à l'esprit, ils ne sont pas là pour vite faire tomber enceinte)    

     

    5 – Dépression et douleur

    Ici, la personne accepte la perte, mais n’est pas en mesure d’y faire face.
    Dépression, perte de moral, la personne en deuil est au désespoir et se comporte passivement.
    Elle ne voit pas comment atténuer cette immense souffrance et n’arrive plus à vivre normalement le quotidien.
    Malheureusement, certaines personnes s’arrêtent à se stade…

     Ex : Poupette finit par comprendre et accepter que devenir mère sera long et compliqué mais son cœur a mal, elle se sent diminuée, une moitié de femme incapable de faire ce que les autres femmes : donner la vie... Poupette a vécu cette phase plusieurs fois (notamment avant son mariage en prenant ces anxiolytiques) puis fin 2012, jusqu'à finir par s'isoler.

      

    6 – Reconstruction

    Il s’agit de la phase de test dans lequel la personne déprimée commence à s’ouvrir à nouveau aux autres et accueille des activités afin d’échapper à la douleur.
    En fait, c’est l’amorce de la prochaine étape et la dernière, à savoir l’acceptation de et se réconcilier avec la réalité.
    C’est aussi une phase dans laquelle commence le processus de reconstruction et la personne en deuil cherche des solutions et des moyens pour sortir de sa peine.

    Ex :  Reprendre le travail en avril 2013 fut très bénéfique, ne plus penser "cycle-ovulation-nidation"... et puis s'entourer des personnes essentielles, savoir reconnaitre les vrais amis qui ont été là du début à la fin (car helas, l'infertilité est tabou, beaucoup de personnes se disent présents pour soutenir mais s'evaporent vite, par peur ? Par gene ? Par crainte que eux aussi ne deviennent infertiles...et pourtant l'infertilité n'est pas une maladie contagieuse, non : mettre 6 mois ou 1 an pour tomber enceinte, ce n'est pas etre infertile..)heureusement qu'il y a eu de vrais Amis, ceux qui ne jugent pas et qui ne s'écartent pas, quand bien même il en reste peu ; ce n'est pas la quantité qui compte mais la qualité !

     

    7 – Acceptation

    Stade où la personne endeuillée accepte la réalité.
    Dans l’acceptation de ce qui ne peut être changé la personne projette une lueur d’espoir et commence à croire en elle-même.
    La réalité et les faits de la vie sont enfin acceptés et la personne reprend le cours de sa vie.
    Cette étape n’est visible que lorsque la personne commence à se comporter normalement et que son travail professionnel est améliorée.
    La personne qui sort de ce deuil commence à nouveau à se mêler aux autres.

    Ex : L'acceptation pour Poupette se fit au moment où toutes les annonces de grossesse ne l'ont plus atteinte, qu'elle a enfin pu se réjouir du bonheur des autres et surtout, de se dire que malgré les échecs à chaque tentative, elle avait un atout de poids avec elle : Mister, son époux qui jamais ne l'a laissé tomber, qui a toujours été à ses cotés malgré ses changements d'humeur, malgré les aléas de la vie. Le soutien des ses collègues et surtout de ses clientes qui, passées par la pma ou non, sont d'un réconfort et d'un soutient sans faille... vinrent ensuite les amies des forums "infertilités" présentes, aimantes et d'un soutien sans faille !


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